Psychologue, EMDR et Accompagnement à la parentalité à Sète
Sharya Farida Belkhadra

Stimulation des capacités créatives

Grâce à l’Art thérapie, cette forme de travail de désocialisation, de désintoxication à l’égard du discours dominant peut passer par un retour aux racines des processus de subjectivation via le travail avec les matières brutes comme l’argile, le plâtre, la pâte colorée, le textile… enfin tout ce qui peut constituer le sol d’un projet.

Le fait d’utiliser l’expression : « Art thérapie » présuppose que l’on ne confonde pas, de manière naïve, ces deux termes : « art » et « thérapie », et que, partant de cette séparation assumée, l’on envisage la possibilité d’un tissage de liens justement créatifs.

Dans le champ de l’Art thérapie, l’Art peut être entendu aux racines - mêmes de ses origines latines dans la mesure où il engage le sujet du coté de l’ « ars », c’est-à-dire de ce « savoir-faire » qui n’est pas sans évoquer le « savoir y faire avec le symptôme », manière de lui rendre la parole en le débarrassant de sa fonction persécutrice. Loin de viser la surchauffe du plaisir poussant du côté de la jouissance, l’Art - thérapie se propose de conduire le sujet à « prendre sa parole en main » à travers la mise en formes de sa souffrance comme matière première » commente Jean-Pierre Royal, Directeur de PROFAC.

La souffrance lorsqu’elle est représentée, extériorisée par le biais de la création est en quelque sorte mise à distance et ne colle plus à la peau sous forme de symptôme corporel. Le patient peut progressivement la considérer comme un objet extérieur, lui parler et la hisser au rang d’objet de communication ; permettant ainsi, qu’elle se décharge en chemin de sa vérité persécutrice.

C’est bien le statut de la souffrance, le statut du « mal à dire » qui est en question dans la psychopathologie. L’activité de représentation permet d’atténuer les contenus douloureux incrustés dans la chair. «On n'a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit, que pour sortir de l'enfer», écrivait Antonin Artaud. Or cette capacité à représenter ou à symboliser, nous pourrions dire : à universaliser la douleur, peut se trouver paralysée par des injonctions persécutrices intériorisées et c’est d’abord au franchissement de cet obstacle que peut conduire l’Art - thérapie. 

Dans le champ de la psychose, la souffrance est liée à l’envahissement du sujet par l’Autre persécuteur et c’est bien pour tenter de se défaire de positions violemment persécutrices, que nous en revenons à la matière et que nous accompagnons le psychotique dans la plus grande discrétion.